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La voie du milieu
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19 octobre 2011

Pour moi, ce sera le PDP

Enfin, mon choix est arrêté. Pour moi ce sera le PDP. Le choix ne fut pas simple en raison de toute l’agitation régnante et de la pollution du débat qui nous faisait perdre de vue que le but principal de cette élection c’est la rédaction d’une constitution. Et dans cette constitution ce sont les libertés fondamentales qui devront être établies mais aussi le modèle et le fonctionnement des institutions. Voilà l’objectif. Les politiques économiques ou sociales, les stratégies de développement régional ou encore les politiques culturelles ou sportives, ce sera un autre débat et l’objet des élections de 2012 si Dieu le veut. Les orientations économiques sont amenées à changer régulièrement avec  l’alternance du pouvoir, mais les mécanismes de fonctionnement des institutions doivent rester stables à long terme.

Les libertés fondamentales

En étudiant attentivement les programmes des différents partis relatifs aux libertés fondamentales, on constate que tout le monde est d’accord sur l’essentiel. Du moins dans les programmes officiels.

Certains reprochent à ENNAHDHA d’afficher un discours de façade et de tenir un double langage. Il est vrai que certaines ambigüités demeurent. J’aurai tant souhaité que ce parti signe le pacte républicain pour lever ces ambigüités, ou alors qu’il assume pleinement des positions différentes, et qu’il les annonces clairement. Chacun serait alors libre d’adhérer ou pas, en toute connaissance de cause. J’écrirai peut être un autre article pour expliquer pourquoi je ne vote pas ENNAHDHA.

Le fonctionnement des institutions

Sur le plan du système de gouvernement et du fonctionnement des institutions, ce sont les projets du PDP et de AFEK qui se rapprochent le plus de ma façon de voir. En particulier parce que ce sont les seuls à proposer un système à deux chambres et des contrepouvoirs suffisants.

Le projet ENNAHDHA mérite, selon moi la palme du plus mauvais projet, J’ai l’impression qu’il n’a pas été conçu avec comme objectif celui de doter le pays d’institutions viables à long terme, mais uniquement de servir ce parti après une victoire que ses dirigeants n’hésitent même plus à prédire publiquement. Vous trouverez sur internet plusieurs articles qui démontrent les inconvénients de ce projet.

La légitimité historique

J’ai décidé de ne voter que pour des partis politiques ayant une légitimité historique et un passé de résistance au pouvoir en place avant le 14 Janvier. Pour moi c’est une question d’éthique, par respect aux sacrifices et aux épreuves subies par ces opposants de la première heure. Donc quelle que soit leur orientation politique je leur rends hommage. Ce critère élimine bien évidemment le parti AFEK ainsi que tous les autres partis nés après le 14 Janvier.

L’appartenance à un parti politique

Ne pas voter pour une liste indépendante : à mon avis, la représentativité du peuple et la participation à la vie politique doit se faire par le biais des partis politiques. Ils ont été créés pour cela et j’estime qu’un paysage politique aussi décousu que le notre en ce moment est de nature à semer le trouble et la pagaille plus qu’il n’offre une meilleure représentativité aux citoyens.

La clarté du discours et des positions, le comportement durant la période transitoire

Les politiciens sont généralement les champions de la langue de bois. J’estime qu’avoir un discours clair, des positions affirmées et assumer ses choix est suffisamment rare pour être signalé. A mes yeux, une mention spéciale revient au PDP et au POLE (PDM).  

Le PDP a toujours affiché des positions claires tout au long de ces 9 mois, même si ces positions lui ont souvent porté du tort. Moi-même je me suis détourné de ce parti pendant plusieurs mois en raison de certaines de ses prises de position. Mais au moins ça avait le mérite d’être clair.

Quand au POLE, il  est le seul à avoir clairement pris position sur des sujets sensibles comme par exemple l’égalité homme femme, l’héritage ou encore la gestion des lieux de culte. Même si je ne suis pas forcément d’accord avec certaines de leurs positions, je trouve qu’ils ont beaucoup de mérite et de courage d’afficher aussi clairement et aussi honnêtement leur engagement sur ce genre de sujet et je les en remercie.

Quand au fait que ces deux partis aient accepté d’assumer des responsabilités politiques dans les deux premiers gouvernements, contrairement à beaucoup de gens, je considère que c’était un devoir national à un moment très délicat et je porte cela à leur crédit. Peut être qu’il y avait également du calcul politicien, mais c’est être bien naïf et irréaliste que de demander à un parti politique de ne pas faire de politique. Si quelqu’un veut cela, il ne s’engage pas en politique, mais il s’engage dans l’associatif.

Je ne reviendrais pas sur les ambigüités du discours d’ENNAHDHA. La plupart des réponses étaient à double détente et c’est toujours un OUI MAIS ou un NON MAIS.

Pour le CPR, je n’ai jamais apprécié les positions de Monsieur Moncef Marzouki, pour qui j’ai au demeurant un profond respect en tant que militant, mais dont l’attitude de critique systématique me laisse à penser qu’il a davantage sa place dans un rôle d’éternel opposant que dans un parti appelé à gouverner.

Pour ce qui est d’AFEK, je trouve que ce parti, dont il se trouve que je connais beaucoup de ses membres du bureau exécutif, n’est pas vraiment à sa place, à ce stade de la vie politique de notre pays. Reconnaissons-lui cependant le mérite d’avoir su émerger et de disposer d’une notoriété, alors même que la quasi-totalité des partis post 14 Janvier sont restés dans l’anonymat le plus total. Mais pour moi, ce parti, malgré les compétences qu’il recèle, n’est pas vraiment représentatif de la Tunisie populaire. Diriger un pays, ce n’est pas comme diriger une entreprise. Néanmoins, je pense que ce parti pourrait, dans le futur, apporter beaucoup sur le plan des programmes, des méthodes de gestion, etc.

J’avoue qu’ETTAKATOL est pour moi une énigme. J’ai un sentiment, bizarre, que je ne saurais expliquer : c’est comme si les Dirigeants du parti et un grand nombre de mes amis, militants et sympathisants du ETTAKATOl n’appartenaient pas à la même formation. Si je regarde les adhérents , j’y retrouve mes marques. Mais c’est le comportement de la direction du parti qui me gêne : j’ai l’impression que l’on tergiverse sans cesse, que l’on attend toujours d’où le vent va souffler avant de prendre position, que l’on dénigre ses amis d’hier... Il y a eu l’épisode de la participation puis de la non participation au premier gouvernement avec des explications que ne m’ont pas convaincu, une attitude le plus souvent critique mais sans proposer d’alternative, les attaques contre le PDP, l’alliance ou non avec ENNAHDHA, le refus de s’engager à participer à un front progressiste après les élections et quelque soit le résultat de ces dernières…

Tout cela fait beaucoup et fait que je n’arrive pas à avoir de la sympathie pour ce parti malgré que j’y compte beaucoup d’amis que j’apprécie.

Les orientations économiques et sociales

Pour terminer, j’ai bien évidemment examiné les orientations socio-économiques des différents partis. Je me définis comme étant de centre droite et j’avoue que les programmes aussi bien du PDP que d’ETTKATTOL, du POLE de AFEK et même d’ENNAHDHA comportent des orientations intéressantes. Cela dit, pas un parti ne s’est penché sérieusement sur le plan de financement, ce qui relègue ces programme plutôt au rang de vœux pieux.

Le mot de la fin

Voila. PDP, c’est mon choix et il n’engage que moi. Je n’ai aucune idée à ce stade si, pour les vrais élections législatives je resterai ou non fidèle au PDP. D’ici là j’espère que les choses seront plus claires et les ambigüités des uns et des autres levées.

Mais dans tous les cas, ALLEZ VOTER. Le plus mauvais choix serait de rester à la maison en se disant que de toute façon cela ne va rien changer ou que tous les politiques sont des pourris. ALLEZ VOTER. Vous le devez en hommage aux martyrs qui sont tombés pour que nous, nous ayons la chance de vivre la journée du 23 Octobre. Vous le devez à votre pays qui se construit et qui, malgré tout ce qui s'est passé, a continué à fonctionner. Vous le devez à vos enfants pour qu’ils puissent espérer un avenir meilleur.

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